Chasseur de légendes 67
Journal de bord d'un chasseur de légendes
Chapitre 67
Trésor maudit
C'est sous un ciel très nuancé que nous nous sommes
aventurés, mes amis et moi même à Gisors, ville
d'environ 12 000 habitants, nichée sur un plateau
calcaire entaillé par la rivière de l'Epte. Véritable point
de passage entre le Véxin Français et le Véxin Normand,
Gisors est une ville incontournable et qui fût pendant
longtemps sur la ligne de front qui opposait
anglais et français.
Les ruines de la forteresse sont là pour rappeller
qu'il y a quelques siècles, il y eu du grabuge, Philippe
Auguste voulait à tout prix reprendre le dûché de
Normandie au anglais. Pour parer à cette éventualité,
plusieurs forteresses fûrent baties dans la région
pour contenir les armées de la couronne française.
Château-Gaillard aux Andelys en fait partie, tout
comme celle de Gisors, décidée par
Guillaume II d'Angleterre.
Mais en venant à Gisors, on s'attend à découvrir
autre chose qu'un trésor d'Histoire, on parlerait
plutôt d'un trésor matériel, précieux comme pas deux.
Une vieille légende occupe les murs de la forteresse ou
plutôt les souterrains. C'est pendant les années quarante
que le gardien du château mit jour plusieurs souterrains,
dont un contenant un fabuleux trésor, d'or, d'argent
et de pierres précieuses... ce butin aurait appartenu aux
Templiers (encore eux !). On savait l'ordre très riche,
il lui falait une cachette pour entreposer ses biens.
En cherchant un peu, on pourra découvrir que la
forteresse n'a jamais appartenu à l'Odre du
Temple, en revanche, quelques templiers y aurait été
enfermés peu avant d'êtres exécutés. C'est dans la tour
ronde, sur le côté est de la forteresse que les prisonniers
attendaient et parmis eux, un certain Jacques de Molay,
dernier grand maître du Temple et brûlé vif sur le pont
Neuf à Paris... son fantôme hanterait encore le lieu de
sa mort, allant du square du Vert Galant à la place
Dauphine toute proche.
Jacques de Molay ? Oui celuilà même qui maudit
le roi et toute sa descendance jusqu'à la 13ème
génération, ça rappelle les Rois Maudits de Maurice
Druon, ça vient de là normal et c'est peut être ce
qui s'est réellement passé dans l'Histoire. En est il
de même pour le trésor caxhé à Gisors ?
Alors légende ou réalité ? On ne sait pas trop, puisque
les souterrains ont été condamnés (tiens tiens) et que
cette histoire est devenue une légende populaire servant
à attraper les touristes. Il est vrai qu'il est peu probable
que des prisonniers templiers aient prit la liberté de cacher
leur trésor dans les sous-sols de l'édifice, surtout que la
fortune de l'Ordre du Temple devait être tellement colossale
qu'il aurait été impossible de tout cacher en ces lieux, je
penche plutôt sur l'hypothèse que le trésor ait été dissiminé
dans tout le royaume (Paris, Rennes le Château, Montsaunès
ou encore Elancourt sont des lieux qui ont fait parler d'eux).
Il y a un autre lieu interessant, l'église Saint
Gervais - Saint Protais, je vous en avait déjà parlé
lors de mon article précédent. En nous rendant sur
les lieux, mes amis et moi même, je n'ai pu m'empêcher
de penser à l'église du même nom dans le IVème
arrondissement de Paris, si si, celle près de l'Hotel de
Ville. Cette église de Paris a un fort rapport avec un
certain ordre, celui des Templiers... comme par hasard !
Alors même que la ville n'appartenait pas aux
chevaliers à la croix poupre.
L'histoire de cette église est longue, dès le début
elle fût ravagée par un incendie, c'est en 1160
qu'elle fût reconstruite grâce aux fonds apportés
par une souveraine dans le nom revient très souvent
dans ce blog, Blanche de Castille, décidément très
liées aux mystères du coin (Chambly, Pontoise,
Asnières sur Oise, Dammarie les Lys, Saint Ouen
l'Aumône... on retrouve même sa trace sur un château
rempli de mystères, celui d'Angers). Actuellement
l'église présente deux styles d'architectures différents,
le gothique flamboyant et le style Renaissance.
Ce qui m'a frappé lors de notre visite dans cette
église, c'est la beauté des lieux, mais aussi le
contraste entre l'aspect serain et divin et quelques
détails pour le moins curieux comme ce gisant, cette
statue d'un mort encastré dans un mur sous une
fenêtre de la façade sud. Bien sûr, en cherchant
bien on pourra y dénicher quelques merveilles de
l'iconographie fantastique, habituelle aux églises.
Comme ce morceau de bas-relief présentant des
hommes et une créature plutôt chimérique.
Je ne sais pas quoi cela peut correspondre mais
en me rappellant l'un des versets de l'Apocalypse
de Saint Jean, on y parle d'une "catin" chevauchant
Babylone, la bête rouge à 8 têtes (ou 10, ma mémoire
me fait défaut). Babylone étant considérée comme
une cité dépravée, sale et décadante, représentant
parfaitement les moeurs de l'Humanité avant que les
anges ne viennent jouer du clairon (enfin trompettes,
sept musiciens, sept coups, sept plaies, sept archanges :
Michel, Gabriel, Raphael, Uriel, Jehudiel, Seatiel et
Barachiel). Bon ça n'a peut être aucun rapport mais
on dirait bien une des scènes de l'Apocalypse, je ne
certifie absolument rien, ça n'est qu'une hypothèse.
Après tous ces mystères sans réponse, il y a de
quoi broyer du noir, un rayon de soleil ne nous
fera pas de mal. C'est pourquoi avant de quitter
le château, un dernier cliché haut en couleur se
devait d'immortaliser l'endroit. On ne sait pas
si les légendes sont vraies, on sait que souvent la
base de la légende est réelle, une histoire, un fait,
raconté, déformé et amplifié mais ça part sur
quelque chose de réel. En est il de même pour ce
trésor et ces souterrains ? Sans doute, les galeries
secrêtes étaient monnaie courante, nécéssaire même
et peut être y a t'il vraiment un trésor caché là dessous,
on raconte qu'un souterrain mène à la tour de la Reine
Blanche dans le village voisin de Neaufles Saint Martin,
à 3 km, ça tombe bien c'est notre prochaine destination.